Les Derniers Jours de Rabbit Hayes

Titre du livre: Les derniers jours de Rabbit Hayes
Auteur: Anna McPartlin
Maison d’édition: Pocket
Collection: Pocket Jeunesse
Pages: 640

Pitch: « Neuf jours. C’est ce qu’il reste à vivre à Mia Hayes, surnommée affectueusement » Rabbit ». Neuf jours, après plusieurs mois de combat – parce que Rabbit est une battante, une Irlandaise bien trempée. À son chevet, famille et proches se relaient en un joyeux ballet de souvenirs. Entre silences, gaffes et fous rires, toute la vie de Rabbit ressurgit alors : l’enfance, l’adolescence, Johnny son grand amour, et Juliet, sa fille de 12 ans – une certaine idée du bonheur… Au fil des jours, tous s’interrogent sur leur vie et accompagnent Rabbit dans un voyage émotionnel d’une grande intensité. Quel meilleur bagage pour partir vers la lumière ? »

Mon avis: ❤❤❤

Cette lecture m’a complètement chamboulée. Peut-être parce que je me rendais justement dire adieu à quelqu’un que j’aimais de tout mon cœur et qui venait de nous quitter, ma famille et moi. Peut-être parce que c’est une crainte universelle que nous partageons tous, qui est celle de la souffrance et de la maladie d’un être cher.

En mettant en parallèle l’adolescence et les derniers jours de la vie du personnage principal, l’auteur nous permet de revivre avec elle les plus beaux souvenirs de sa jeunesse. Mais attention, ici, pas de pathos, pas de larmoyant et de ficelles tirées pour faire pleurer les chaumières! Oui, il y a de l’émotion, mais justement parce qu’elle est justement dosée et donc elle touche pile la corde sensible.

L’histoire est racontée par le point de vue de tous les membres de sa famille: parents, frère et sœur, enfant … On est confronté à leurs émotions, leurs pensées, leurs quotidien, qu’il soit proche ou très différent de celui de Rabbit. Dans cette histoire, il y a donc beaucoup d’amour, beaucoup de musique, d’histoires d’amitiés. Il y a aussi tous les actes manqués, les regrets, les illusions, les rêves, les rencontres, les avis, les colères, les rires, les pleurs qui font que la vie est telle qu’elle est.

Rabbit est un personnage émouvant, drôle, réaliste, dans la souffrance comme dans la joie. Elle a un caractère qui m’a profondément touché, et encore une fois, tout est dosé au grain de malice près, pour que le personnage principal ne tombe pas dans le cliché de « la pauvre gentille qui est malade ». Non, je me répète, ici c’est réel. Réel, humain, brut et pourtant romancé.

Ce livre parle du deuil. Il parle aussi et surtout de l’amour. Alors, à tous les prôneurs d’amour, les bonimenteurs de mots doux, les crieurs de place publique, ce livre est pour vous. Car derrière toute la noirceur de la maladie, il y en a toujours.

La petite citation qui donne envie:

« Elle avait accepté cela depuis longtemps : sa mère ne ratait jamais une occasion de faire la pire des gaffes au pire moment. Elle l’avait déjà prouvé un nombre incalculable de fois, mais un des exemples préférés de Rabbit s’était produit des années plus tôt : une vieille voisine qui avait une main artificielle lui avait demandé comment elle se remettait de la mort de sa mère ; Molly avait répondu « Pour être franche, Jean, c’est comme perdre un bras. »