Flashback: Naissance d’une voyageuse

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Nous sommes au mois d’Août 2007. J’ai 15 ans depuis deux jours. Je pars pour la première fois en sac à dos, 3 semaines, à la découverte d’un pays : La Grèce. Je me revois avec mon appareil dentaire, mes fausses converse recouvertes de graff au feutre, un de mes Harry Potter dans mon sac. Je partais à l’aventure, loin de ma mère, toute seule. A l’époque, pas d’appareil photo numérique, pas de GoPro, juste un Kodak 25 photos à faire développer à mon retour et mon carnet d’écriture. Pas de facebook, pas de réseaux sociaux, si ce n’est qu’un compte MSN mais, mon téléphone portable de l’époque avait certes le luxe d’avoir un écran couleur, mais aucun moyen de communiquer avec le reste du monde. Je partais donc seule, une carte d’appel européenne dans la poche, au milieu d’un groupe d’ados aussi seuls que moi.

Et c’est là que tout commença.

Je me souviens dormir dans mon duvet sur le pont du bateau qui nous faisait traverser la méditerranée, le vent soufflait si fort qu’on s’amusait à tenir en équilibre sous les rafales, à se prendre les gouttes d’eau en plein visages provoquées par les vagues qui s’écrasaient contre la coque. Je me souviens pendant 3 semaines maudire mon pauvre petit tapis en mousse de camping, nous qui dormions en bivouac toutes les nuits! Je me rappelle des tomates vertes, de la musique, des plages paradisiaques et des montagnes. Sans oublier le ciel étoilé. Je n’avais jamais vu autant d’étoiles qu’en Grèce, au milieu des montagnes. C’était incroyable.

Surtout qu’à 15 ans, j’avais encore en moi ce gène de l’insouciance, loin de toute peur et de toute angoisse. Vous savez? Ce gène qui fait qu’on grimpe dans les arbres sans penser à la chute, qu’on dort n’importe où dans un car, pas attaché, sur des routes de montagne, sans penser à l’accident, qu’on parle à des inconnus le soir sans penser au mal. Je plongeais même au fond des mers, masque et tuba, observer les poissons multicolores. Je me suis même faite attaquée par un poulpe (histoire véridique). Alors, imaginez un peu, comme ce voyage fut libérateur, comme il m’ouvra les yeux, comme j’ai eu envie de repartir.

Ce voyage était superbe, je découvrais l’art de la débrouille, de la vie en collectivité. Je me réveillais avec le soleil et partait en randonnée dans les montagnes avant qu’il soit à son zénith. Je me couchais sous les étoiles, avec le son de la nature environnante comme seule berceuse. Je me souviens que j’étais libre, loin de tout soucis et ce sentiment de liberté si propre au voyage ne m’a plus jamais quitté depuis.

Quand j’ai quitté la Grèce, après 3 semaines de paysages grandioses, de nature, de temples antiques, de pita, de « Parakalo! », d’eaux transparentes et de soleil de plomb, j’étais seule à l’arrière de ce bateau qui nous ramenait vers l’Italie, puis vers la France, puis vers chez moi. Je me revois, 15 ans, cheveux mouillés, regarder s’éloigner la rive, et pour la première fois, j’ai eu la larme à l’oeil de quitter un endroit qui n’était pas chez moi. Je me souviens de l’émotion, sous les rires de mes copines de colos, mais tout de même, quelle peine de quitter cet endroit. Je me suis jurée d’y retourner, de revenir un jour, de revoir tout cela.

C’était le commencement de tout le reste. Ensuite, il y a eu l’entrée au lycée, Paris, les concerts de rocks et les festivals sont devenus une priorité, le B.A.C, tout cela ponctué de quelques aventures hors frontière, mais sans sac à dos, sans bivouac, sans liberté. Puis vint la Fac, les partiels et puis surtout l’Amour.

Puis il y a eu Août 2013. J’ai pour la première fois depuis longtemps remis un sac à dos, j’ai emmené un appareil photo numérique tout cabossé, mon amoureux, et un nouveau carnet… et j’y suis retourné. 6 années plus tard, la Grèce était toujours là, à m’attendre.

Depuis? Oh! Disons que j’ai de plus en plus souvent remis mon sac à dos. Chaque année une nouvelle aventure, une destination inconnue, lointaine ou proche, qu’importe! Juste le plaisir d’observer, de découvrir, de partager avec d’autres, loin du quotidien.

Et vous? C’était quand le déclic? C’était où « le commencement »? La naissance de l’aventure? Le syndrome de la vadrouille?

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3 réflexions sur “Flashback: Naissance d’une voyageuse

  1. Quelle belle histoire !
    Je pense qu’à 15 ans je n’aurais jamais osé partir sac à dos sur l’épaule à la découverte de l’inconnu.. J’avais bien trop peur !

    Mon envie de voyager est tout à fait récente.
    Je suis cette année en Erasmus à Helsinki, en Finlande. J’ai ressenti une envie de partir et de voir autre chose il y a 1 an et demi, alors j’ai saisi l’opportunité que m’a donné l’université. En partant je ressentais un mélange de peur et d’excitation. Et j’ai eu ce déclic.
    Depuis que je suis ici, je n’ai pas arrêté de voyager (Islande, Estonie, Russie, bientôt Danemark, Suède..) et je me rends compte de l’enrichissement qu’apportent les voyages !

    C’est maintenant ancré dans mon ADN 😉

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  2. Belle plume, et belle histoire 😉
    Je voyage depuis petite avec mes parents, mais le virus m’a réellement contaminée il y a 5 ans. Je partais alors en Australie faire un stage, bien loin du voyage sac à dos. C’est avec ma grosse valise de 25kg que je débarquer a Perth. Le fait d’être au bout du monde m’enivre et malgré le côté studieux de ce voyage, j’arrive m’évader, je me sens libre. Les années d’étude passe, les envies de césure, les parents qui disent “Finis t’es etudes ma chérie”. 5 ans plus tard, je t’écris du fond d’un van en nouvelle Zélande. 5 mois que j’ai pris mon envol, que je réalise mon rêve. Ayant l’idée de ne partir qu’un an et de revenir sagement, je n’en suis desormais plus sure de rien. La route m’appelle et m’absorbe…

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